En naturopathie, nous recommandons une alimentation bio. Consommer bio pour se faire du bien ? Pour respecter la planète ? Pour respecter l’être humain ? Pour tout çà ?
Chaque année, nous sommes en France de plus en plus nombreux à consommer des aliments bio. En 2019, plus de 9 Français sur 10 déclarent avoir consommé des produits biologiques, 71% consomment bio au moins une fois par mois et 14% en consomment tous les jours.

Un produit bio est identifiable par un label bio. Commençons par définir ce qu’est un label bio. Il s’agit d’une certification délivrée par un organisme public ou privé qui garantit le respect de règles établies. Par conséquent un produit sera qualifié de « bio » parce que le processus ayant conduit à sa production respecte ces règles et non grâce à des analyses.
Privée ou public, une association a la possibilité de créer une charte et de vérifier son respect par ses adhérents par des contrôles de l’Etat ou d’indépendants.
Tour d’horizon des principaux logos pour y voir plus clair.
Label bio européen (eurofeuille)
En 2009, un règlement européen a définit le cahier des charges applicable à tous les pays de l’Union Européenne, abrogeant ainsi les cahiers des charges nationaux existants. En France, le label AB n’est alors plus autorisé, au bénéfice du logo européen de l’agriculture biologique qu’on appelle aussi l’eurofeuille.
Voici quelques grands critères du cahier des charges européen :
- Pour les végétaux, les intrants extérieurs (pesticides, engrais chimiques) sont interdits,
- Pour les productions animales
- l’alimentation doit être biologique (30% en conversion autorisés, l’ensilage est autorisé)
- l’utilisation des hormones est interdite
- trois traitements vétérinaires de synthèse sont autorisés par an (en dehors des traitements anti-parasitaires et des vaccins)
- la taille des élevages n’est pas limitée
- Les produits transformés doivent contenir 95% d’ingrédients bio au minimum.
- environ une 50aine d’additifs sont autorisés (contre 300 en conventionnel) dont les nitrites (E250, E252) et le phosphate de calcium (E341).
- 0,9 % d’OGM sont tolérés
- La mixité des productions bio et en conventionnel (non bio) reste acceptée sous certaines conditions.

Le label AB est dans la plupart des étiquetages, encore présent à côté de l’eurofeuille, aujourd’hui.
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Bio-Cohérence

Bio-cohérence est un label créé en 2010 par une association d’acteurs de la filière bio pour reprendre les exigences de l’ancien logo AB, plus strictes que celles du label européen. Il s’agit donc d’une garantie privée, labellisant des produits certifiés bio selon le règlement européen, et qui respectent des exigences supplémentaires dont voici quelques exemples :
- les produits doivent provenir de fermes dont les surfaces et les animaux sont en agriculture biologique et en conversion vers l’agriculture biologique,
- les produits transformés doivent être à 100% composés d’ingrédients biologiques (conservateurs, colorants, arômes),
- l’utilisation d’OGM est interdite (un seuil de contamination de 0,01% d’OGM est toléré dans les matières premières et de 0,1% dans les produits transformés),
- le nombre de traitements vétérinaires autorisé est limité, y compris les antiparasitaires,
- l’alimentation des animaux doit provenir principalement de la ferme agricole ; 80% au moins doit provenir de l’exploitation pour les herbivores.
Ce label met aussi l’accent sur l’aspect social de l’agriculture biologique ; les produits Bio-Cohérence ne sont pas vendus en supermarchés pour ne pas cautionner un système qui tire les prix vers le bas, avec les risques de productivisme et d’industrialisation susceptibles d’en découler.
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Nature & Progrès

Fondé par des professionnels et des consommateurs en 1964, l’organisme Nature & Progrès se base sur une agroécologie paysanne et locale. Depuis la création de son logo en 1971, la charte de l’association est indépendante de la réglementation européenne, elle ne demande donc pas la certification biologique européenne à ses producteurs. Son cahier des charges ne cesse d’évoluer pour mieux se concentrer sur les enjeux écologiques actuels.
Favoriser l’agriculture paysanne et biologique demeure une de leurs priorités. Tous les aliments doivent être certifiés Nature & Progrès par des membres de l’organisme et les productions ne doivent pas agresser les plantes ou les animaux. L’huile de palme est d’ailleurs interdite dans tous les produits Nature & Progrès puisque même bio sa production ne respecte ni l’homme, ni la biodiversité. Tout comme Bio Cohérence, les fermes sont 100% bio et local et les OGM interdits.
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Demeter

Garantie privée, comme Nature & Progrès, pour les produits issus d’exploitations certifiées agriculture biologique et utilisant les principes de l’agriculture biodynamique (respect des cycles de la nature notamment). En plus de bannir l’utilisation massive de produits chimiques pour préserver la qualité des sols et des végétaux, Demeter favorise le développement de la biodiversité afin de renforcer la santé de la planète.
Ce qui va plus loin par rapport à l’AB :
- pas de trace d’OGM
- les produits transformés doivent contenir au minimum 90% d’ingrédients certifiés Demeter, les 10% restants en bio. Les techniques de transformation utilisées ne destructurent pas les aliments et emploient très peu d’additifs,
- des fermes 100% bio et bio dynamiques,
- l’alimentation des animaux doit être composée à 2/3 de produits certifiés Demeter.
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AGRICULTURE RAISONNEE
A côté de l’agriculture biologique, cohabite l’agriculture raisonnée ou intégrée. Elle est régie par des décrets et arrêtés et encadrée par un cahier des charges national auquel les exploitations doivent se plier pour prétendre à la certification « agriculture raisonnée ». Un organisme certificateur, agréé par le Ministère de l’Agriculture, délivre la certification valable 5 ans et permet d’obtenir le logo Haute Valeur Environnementale.

Le référentiel de l’agriculture raisonnée porte sur le respect de l’environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la santé et la sécurité au travail et le bien-être des animaux, tout en s’appliquant à conserver une productivité satisfaisante. Pour beaucoup, ce cahier des charges s’apparente à de la poudre au yeux, considérant qu’il déclare simplement que les textes réglementaires en vigueur sont appliqués : l’utilisation des produits chimiques est conforme à la loi, les locaux d’élevage conformes aux normes sanitaires, l’utilisation des OGM, des pesticides et des engrais chimiques synthétiques est autorisée ; bref, qu’elle ne remet pas assez en cause l’agriculture intensive.
Et le goût dans tout ça ? A ce jour, aucune étude n’a démontré qu’un produit bio est forcément plus savoureux qu’un produit conventionnel. Ce n’est pas surprenant puisque les cahiers des charges bio sont là avant tout pour nous garantir une production respectueuse des animaux, des individus, et de notre environnement.