
Rhume des foins, écoulement nasal, nez bouché, éternuements, gorge qui gratouille, yeux larmoyants, conjonctivites. Vous connaissez ces symptômes désagréables et gênants, caractéristiques de l’allergie au pollen ?
Des chiffres : 30% des français adultes et 7 à 20% des enfants souffrent d’allergies au pollen (rhinite allergique, sinusite, asthme). Pourcentages qui ne cessent d’augmenter dans tous les pays industrialisés.
L’allergie en quelques mots
Le système immunitaire d’une personne allergique confronté à une substance normalement inoffensive sur-réagit, considérant à tort cette substance comme dangereuse. Cette substance est appelée allergène. Lors du premier contact avec l’allergène, ses globules blancs fabriquent des anticorps, des IgE surtout. Aucun symptôme allergique n’est visible lors de cette étape de sensibilisation. Ces IgE se fixent sur des cellules immunitaires spécifiques, les mastocytes. Confronté à la seconde exposition à l’allergène et aux suivantes, l’allergène se fixe sur les IgE précédemment fixés sur les mastocytes, déclenchant alors un enchainement de réactions avec libération de molécules inflammatoires dont l’histamine. La valse des symptômes allergiques est lancée ! Ils se localisent dans les zones où la concentration en molécules inflammatoires est forte, la muqueuse nasale pour la rhinite allergique, les yeux pour la conjonctivite.
Quels sont les principaux pollens allergisants ?
Pollens d’arbres : aulne, bouleau, cyprès, frêne, noisetier, saule etc. et pollens de graminées.
Ce sont tous des pollens de petite taille, capables d’entrer en contact avec nos muqueuses. Ce type de pollen se déplace facilement, transporté par le vent, déclenchant des allergies saisonnières chez les personnes sensibles qui vivent aussi bien en ville qu’à la campagne.
Pour connaître la concentration et l’évolution des pollens selon les régions ou villes, consultez le site RNAS (Réseau National de Surveillance Aérobiologique).
Pourquoi réagissons-nous aux pollens ?
Une allergie au pollen ou pollinose survient chez des personnes dites atopiques, présentant une prédisposition génétique. Des facteurs épigénétiques, c’est-à-dire des facteurs influençant l’expression des gênes sans modifier l’ADN, exerce indéniablement un rôle éminent.
Le mode de naissance par césarienne serait associé à un taux élevé de rhinites allergiques chez les enfants dont les parents présentent une atopie. Une explication serait l’absence de contact du bébé avec le microbiote vaginal et fécal de la mère lors de l’accouchement. Etude
Un allaitement prolongé, pendant 12 mois ou plus, serait associé à un risque plus faible de rhinite allergique chez les bébés nés par voie basse. Etude
La pollution atmosphérique a tendance a accentuer les effets de l’allergie au pollen. L’ozone, les particules fines, irritent et fragilisent les muqueuses respiratoires, amplifiant la sensibilité aux pollens. De plus, le réchauffement climatique impacte la pollinisation qui voit sa période s’allonger en survenant plus tôt, dès février pour certains arbres et pouvant durer jusqu’à l’automne. De toute évidence, la hausse des températures augmente aussi la propriété allergisante de certains pollens. Etude 1 – Etude 2
Bons gestes à adopter au quotidien
Pendant la période pollinique :
Lavez-vous le nez une à deux par jour, à l’aide d’une lota. Pratiquez un « Jala Neti », c’est-à-dire un nettoyage des cavités nasales et sinus par l’eau tiède (additionnée de sel de mer non raffiné si c’est confortable pour vous). Si vous n’êtes pas adepte de cette méthode traditionnelle ayruvédique, rincez-vous le nez plusieurs fois par jour avec du sérum physiologique ou de l’eau de mer en spray. En rentrant à la maison le soir, pensez à vous changer et à bien vous rincer, y compris vos cheveux sur lesquels se déposent quantité de pollens. Pensez à bien aérer votre habitation le matin de très bonne heure et après le coucher du soleil, quand la concentration de pollens dans l’air est la plus faible. Evitez toute exposition à d’autres molécules irritantes et allergisantes en utilisant par exemple uniquement des produits ménagers naturels sans parfum de synthèse. Ne faites pas sécher votre linge en extérieur et pensez à rouler en voiture fenêtres fermées !
La phytothérapie bien utile :
Plante majeure antiallergique, le plantain lancéolé (Plantago lanceolata) est tout indiqué pour ses vertus anti-histaminique et anti-inflammatoire. En infusion, en extrait de plante fraîche ou sous forme de poudre, demandez conseil à votre naturopathe/phytothérapeute. On pourra y associer le cassis (Ribes nigrum), pour une action synergique.
En cas d’irritation oculaire, pensez aux hydrolats de fleurs de bleuet (Centaurea cyanus) et de camomille romaine (Chamaemelum nobile) à appliquer en compresse imbibée sur chaque oeil pendant un quart d’heure.
En soin d’urgence, on pourra penser à l’huile essentielle HE de camomille romaine diluée dans une huile végétale, de nigelle par exemple pour ses propriétés anti-inflammatoires, que l’on appliquera sur les ailes du nez.
N’oublions pas notre assiette, alliée incontournable :
Consommons des aliments reconnus pour leurs vertus anti-allergiques et antihistaminiques. En voici quelques uns :
- des aliments riches en quercétine (antioxydant puissant) : oignon, ail, pomme, thé, petits fruits rouges, brocoli etc.
- des aliments riches en vitamine C, antiallergique naturel
- des aliments riches en fibres pour prendre soin de notre flore intestinale en lui apportant de la bonne nourriture.
- des aliments riches en acides omégas 3 (poissons gras, huiles végétales de lin, cameline, chanvre …). Les omégas 3 EPA et DHA sont des précurseurs de prostaglandines qui diminuent l’inflammation.
Comme le duo foie et intestin est à bichonner pour se sentir mieux, on veillera à ne pas surcharger leur travail en évitant certains excès comme ceux des produits laitiers, de sucre blanc, de céréales blanches raffinées par exemple. 70% de notre système immunitaire, qui n’en fait qu’à sa tête dans les phénomènes d’allergie, est niché dans nos intestins, il sera particulièrement judicieux de vérifier l’intégrité de la muqueuse intestinale.
Facteur aggravant bien connu, le stress. Un stress chronique provoque une chute de la sécrétion de cortisol, anti-inflammatoire naturel, amplifiant la réaction allergique. Il a été montré que la future maman exposée au stress pendant sa grossesse a plus de chances de mettre au monde un bébé allergique. En adoptant des solutions pour réduire notre stress : yoga, activités relaxantes, respiration etc., nous pouvons ainsi réduire nos allergies.
Manifestation de symptômes allergiques à certaines périodes de l’année, quand les pollens se concentrent, ne signifie pas que vous êtes allergique uniquement à ces périodes là ! Sur un terrain atopique, la naturopathie recommande une prise en charge du terrain global pour un travail en profondeur, en amont de l’apparition des signes allergiques. Votre naturopathe pourra notamment vous conseiller la gemmothérapie. Le bourgeon phare est celui du cassis (Ribes nigrum), anti-inflammatoire et anti-allergique de premier plan et tonique général. L’utilisation du bourgeon d’églantier sera à préférer chez les enfants. On pourra y associer le bourgeon de hêtre (Fagus sylvatica) pour son action contre les allergies et drainante.
Pour une prise en charge optimale qui vous soit adaptée, consultez votre naturopathe. Il/elle vous aidera à soulager vos symptômes et à équilibrer votre terrain pour combattre vos allergies afin qu’elles ne vous empoisonnent plus la vie !